Potentiel de valorisation des émissions carbonées de l'industrie cimentière par procédé de méthanation

GRTGAZ
Bois-Colombes
Réalisé par : THOMAS Guillaume
Promotion : 2020
La capture carbone est une alternative nécessaire à un futur décarboné de l'industrie de la cimenterie, mais certaines usines de production françaises sont éloignées des ports stratégiques pour le stockage carbone. La valorisation des émissions par procédé de méthanation, permettant de transformer le dioxyde de carbone en méthane par le biais de l’hydrogène, semble alors être une alternative envisageable. Dans ce contexte, GRTgaz cherche à mieux comprendre quelles sont les conditions technico-économiques de telles solutions, capture CO2 et méthanation, pour quantifier l’impact sur les réseaux de transport CH4, H2 ou CO2. Un outil excel, basé sur des hypothèses issues de la littérature, a été élaboré et permet de calculer le coût de production du méthane de synthèse en fonction des paramètres clés de production d’hydrogène, capture de CO2 et process de méthanation (la date de construction, du dimensionnement et du couplage (type d’intrant) de l’unité de methanation). L’outil permet aussi de comparer le coût engendré par cette unité sur la production spécifique de l’industriel, en intégrant des notions économiques tels que la VAN ou le TRI selon le conditionnement du CO2 choisi. Ces derniers paramètres permettent d’appréhender les opportunités économiques du procédé. L'activité de cimenterie sur le territoire français présente un gisement carbone important, avec une valorisation potentielle en 66 TWh/an de méthane de synthèse pour 10 MtCO2/an évités. Cependant, le procédé de méthanation est onéreux, et avec un hydrogène présentant des coûts supérieurs à 2 €/kgH2, il est difficilement valorisable économiquement. L’étude montre un intérêt économique limité et très incertain avant 2040 pour qu'une entreprise de cimenterie se tourne vers une fourniture d’hydrogène décentralisée. Néanmoins, des études actuelles portées sur des solutions de production d’hydrogène intégrée au procédé de production du ciment (haute température, valorisation du facteur de charge, de l’oxygène co produit et de la température) pourraient répondre d’une rentabilité accrue.