La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte a fixé comme objectif de porter la part d’énergie renouvelable à 10% de la consommation de gaz en France en 2030. Cependant, sur de nombreux territoires, l’accélération des projets d’injection de biométhane dépasse les capacités des réseaux, notamment en été où la consommation de gaz diminue fortement. Se pose alors la question de la nécessaire adaptation des réseaux de gaz pour permettre l’intégration des nouvelles productions locales, à l’instar de ce qu’a connu le système électrique.Lancé en juin 2017, le projet West Grid Synergy est né de ce constat et sert de laboratoire d’expérimentation pour accompagner la transformation des systèmes gaz de demain en mariant les réseaux gaz et numériques. Il se décline sur trois territoires sur les régions Pays de la Loire et Bretagne en avance de phase sur l’injection de biométhane. Le travail effectué au cours de cette mission professionnelle a porté sur la phase de définition et de structuration du projet West Grid Synergy. Un diagnostic fin des territoires a permis de bien comprendre les nouveaux enjeux du réseau gaz sur des cas concrets avec l’arrivée de capacité significative de biométhane. Cette phase a été alimentée par une analyse technico-économique des différentes solutions de flexibilité à déployer sur le réseau gaz pour maximiser l’intégration du biométhane. Il ressort de ce travail un enjeu de taille pour le développement de la filière biométhane française avec un changement de paradigme du réseau gazier, d’un fonctionnement centralisé vers un fonctionnement décentralisé. La transition énergétique du secteur gazier est en marche. Mots-clés : réseau gaz, smart grid, biométhane, décentralisation, transition énergétique, West Grid Synergy.